La ciudad de los Pañuelos (La ville des foulards)

UN PEU D’HISTOIRE ARGENTINE

Les luttes internes de l’Argentine ont forgé des symboles chargés d’une profonde valeur historique. L’un d’entre eux, né sous la dernière dictature militaire, a ressurgi au fil des luttes contemporaines pour les droits des femmes : les foulards. Pendant la dictature (24 mars 1976 – 30 octobre 1983), de nombreuses femmes, connues sous le nom de Madres de Plaza de Mayo, ont bravé le terrorisme d’État en quête de leurs proches disparus. Leur territoire de lutte devint la Plaza de Mayo, et leur signe de ralliement, un foulard blanc noué sur la tête, confectionné à partir des vieilles couches de leurs enfants, devenant leur identité. Des années plus tard, en 2018, sous l’impulsion du mouvement féministe, le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse fut débattu pour la première fois en Argentine. Dans une Amérique du Sud où l’avortement reste interdit ou entravé par la pression de l’Église et des groupes anti-droits, ce combat fit naître une vague de foulards verts, traversant le continent comme une marée d’espoir.

“Había una vez un país con nombre de mujer, donde la muerte andaba suelta persiguiendo a los sueños, acorralando a la vida. Y en ese país de nombre plateado, los sueños y la vida tuvieron que aprender cómo enfrentar a los verdugos. Las madres están dejando esa herencia.”

À travers La ciudad de los pañuelos, nous tissons un hommage vivant à la mémoire, aux luttes collectives et à l’espace public comme lieux de résistance et de transformation. Cette création explore deux moments charnières de l’histoire argentine – les années 70 et notre époque – en croisant disciplines circassiennes (acro-danse, mât chinois, contorsion, résistance capillaire...) et images d’archives, dans une écriture scénique hybride où le corps dialogue avec le documentaire.